Oscillations du cerveau.
On étudiait autrefois surtout les décharges des neurotransmetteurs par les neurones individuelles,
on réalise maintenant de plus en plus le rôle important des oscillations du cerveau pour son fonctionnement
et celui du corps. Elles sont classées par selon leur fréquence en Hertz (nombre par seconde).
Ces oscillations n'impliquent pas nécessairement la décharge de neurotransmetteurs bien que les deux phénomènes
s'influencent mutuellement.
Chaque plage de fréquence est en lien avec différent réseaux neuronaux.
Les plus lentes fréquences correspondant aux réseaux les plus anciens dans l'évolution des espèces,
et les plus hautes aux réseaux plus complexes et plus récents.
Références:
Basar, 2006. The theory of the whole-brain-work. International Journal of Psychophysiology.
Basar & Guntekin, 2008. A review of brain oscillations in cognitive disorders
and the role of neurotransmitters. Brain Research.
Thut & al, 2012. The functional importance of rhythmic activity in the brain. Current biology.
Blocage de phases.
Les différentes réseaux neuronaux du cerveau fonctionnent à des rythmes spécifiques.
Les rythmes plus rapides sont locaux et fonctionne en blocage de phase avec des rythmes plus lents,
qui sont de portée plus globale. C'est à dire qu'un rythme rapide surviendra selon une synchronisation précise
par rapport à un autre rythme plus lent. Ceci permet de coordonner les fonctions du cerveau.
Références:
Cantero & Atienza, 2005. The role of neural synchronization in the emergence of congnition
across the Wake-Sleep cycle. Reviews in the Neurosciences.
Schutter & Knyazev, 2012. Cross-frequency coupling of brain oscillations in studying
motivation and emotion. Motivation and Emotion.
Fell & Axmacher, 2011. The role of phase synchronization in memory processes. Neuroscience.
Demiralp & al, 2007. Gamma amplitudes are coupled to theta phase in human
EEG during visual perception. Journal of Psychophysiology.
Delta et Theta.
Ces ondes lentes sont générées au niveau du tronc cérébral (ondes delta) et du système lymbique (ondes theta).
ELles se manifestent dans la globalité du cerveau dont elles coordineraient et synchroniseraient les différentes parties.
Les ondes deltas (0.5 à 3 Hz) sont les plus manifestes lors du sommeil profond. Dans les états d'éveils elles seraient
liées aux mécanismes de recherche de récompense et plaisir, dans la motivation pour combler les besoins.
Les ondes Theta (4-7 Hz) concernent le fonctionnement émotionnel et servent de support au processus de mémoire.
Références:
Paré & al, 2002. Amygdala oscillations and the consolidation of emotional memories. Trends in Cognitive Sciences.
Knyazev, 2007. Motivation, émotion and their inhibitory control mirrored in brain oscillations.
Neuroscience and Biobehavioral Reviews.
Knyazev, 2011. EEG delta oscillations as a correlate of basic homeostatic and motivational
processes. Neuroscience and Biobehavioral Reviews.
Aftanas & Golocheikine, 2001. Human anterior and frontal midline theta and lower alpha reflect emotionnaly
positive state and internalized attention: high-resolution EEG investigation of meditation. Neuroscience Letters.
Alpha et Bêta.
Les ondes Alpha (8-12 Hz) surviennent plus tard dans la maturation du jeune enfant, ainsi que dans l'évolution des espèces.
Elles se déploient entre le thalamus et le cortex.
Elles inhiberaient les ondes delta et theta dans certaines zones du cerveau, dans le but de favoriser
l'activité des zones courramment sollicitées pour un échange avec l'environement ou le traitement d'informations.
Elles peuvent être insuffisantes dans les cas d'ADHD.
Les ondes Bêta (13-30 Hz) sont présentes dans les circuits du cortex.
Le couplage des ondes Delta-Bêta est indicatrice de la capacité de contrôle sur les pulsions.
Mais une trop forte présence des ondes Bêta va de pair avec l'excès d'anxiété, voir la phobie sociale.
Références:
Knyazev, 2007. Motivation, émotion and their inhibitory control mirrored in brain oscillations.
Neuroscience and Biobehavioral Reviews.
Miskovic & al, 2010. Frontal brain oscillations and social anxiety: A cross-frequency spectral analysis
during baseline and speech anticipation. Biological Psychology
Schutter & Knyazev, 2012. Cross-frequency coupling of brain oscillations in studying
motivation and emotion. Motivation and Emotion.
Ertl & al, 2013. Emotion regulation by cognitive reappraisal-the role of frontal theta oscillations. Neuroimage.
Gamma
Les frequences Gamma (31-200Hz) sont associées aux fonctions supérieures du cerveau.
Les hautes Gamma (de 80Hz et plus) surviennent de manière locale dans le cerveau et
assurent les activités d'attention, de perception et de cognition spécifiques à chaque zone corticale.
Références:
Bragin & al, 1995. Gamma (40-100Hz) Oscillation in the Hippocampus of the Behaving Rat.
The Journal of Neuroscience.
Demiralp & al, 2007. Gamma amplitudes are coupled to theta phase in human EEG during visual perception.
International journal of psychophysiology.
Canotly & al, 2006. High Gamma Power is Phase-Locked to Theta Oscillations in Human Neocortex.
L'hippocampe et l'Alzheimer.
Le fonctionnement de la mémoire de travail serait assuré par une ondulation de base theta générée par l'hippocampe.
Le couplage de phase avec une oscillation gamma lent (30-60Hz) lorsque l'onde theta est descendante assurerait la récupération
de mémoires. Une oscillation gamma rapide (au delà de 60Hz) surviendrait dans les creux de l'onde theta pendant
nos activités d'attention, en correspondance avec les circuits d'encodage de la mémoire.
Cette oscillation haute-gamma serait déficiente dans l'hippocampe avant même que ne soient produites les molécules ABeta
pathologiques de l'Alzheimer.
Références:
Goutagny & al, 2009. Self-Generated theta oscillations in the hippocampus. Nature Neuroscience.
Colgin & Moser, 2010. Gamma Oscillations in the Hippocampus. Physiology.
Uhlhaas & al, 2011. A new look at gamma? High- (>60Hz) gamma-band activity in cortical networks:
Function, mechanisms and impairement. Progress in Biophysics and Molecular Biology.
Verret & al, 2012. Inhibitory Interneuron Deficit Links Altered Network Activity and Cognitive
Dysfunction in Alzheimer Model. Cell.
Les noyaux de base et le Parkinson.
Des oscillations anormales sont en cause dans les noyaux de base du cerveau lors de la maladie de Parkinson.
Pour les patients pas trop âgés on privilégie comme traitement le placement d'une électrode générant des oscillations
de hautes fréquences pour stimuler une zone précise.
Références:
Lopez-Azcarate & al, 2010. Coupling between Beta and High-Frequency Activity in the Human Subthalamic
Nucleus May Be a Pathophysiological Mechanism in Parkinson's Disease. The Journal of Neuroscience.
Ledonne et al, 2012. A continuous high frequency stimulation of the subthalamic nucleus determines
a suppression of excitatory synaptic transmission in nigral dopaminergic neurons recorded in vitro.
Experimental Neurology.
Weaver & al, 2009. Bilateral Deep Brain Stimulation vs Best Medical Therapy for Patients With Advanced Parkinson Disease
A Randomized Controlled Trial. JAMA.
Benabid & al, 2009. Deep brain stimulation of the subthalamic nucleus for the treatment of Parkinson's disease. The Lancet Neurology.